Communiqué du comité de soutien du 04 mars 2009

Publié le par Comité de soutien

COMMUNIQUE DU COMITE DE SOUTIEN A LA REQUISITION DES LOGEMENTS DE FONCTION DE LA POSTE PRINCIPALE DE SAINT-DENIS

Le 4 mars 2009

Le comité de soutien tient à réagir au communiqué de la Préfecture du 26 février 2009 concernant la réquisition des logements de fonction de La Poste rue Jean Mermoz à Saint Denis.

Le comité s’étonne et regrette que la Préfecture reprenne à son compte la fable du projet de réalisation de logements sociaux par La Poste. Si La Poste avait voulu faire du logement social, elle logerait son personnel, ce qu’elle ne fait plus : elle vide ses foyers, elle fait pression sur ceux qui y résident encore pour qu’ils les quittent. Elle met sur pied des opérations immobilières spéculatives bien loin de toute préoccupation sociale.

Aujourd’hui elle attaque en justice la réquisition : le 9 mars 2009 elle assigne les associations et les occupants en référé au Tribunal de Saint Denis. Son soi-disant projet de logements sociaux n’est là que pour tenter de justifier le fait scandaleux que ces logements soient restés vacants depuis 2002.

Le communiqué de presse de la Préfecture déclare que l’arrêté du Maire est illégal parce que « les situations des huit ménages…ne se rattachent pas à un évènement unique et particulier, créateur d’une situation d’urgence, de nature à compromettre l’ordre public… ».

La Préfecture n’a pas pris la mesure de la gravité de la situation. La ville connait depuis plusieurs années un nombre d’évènements dramatiques dont les conséquences se sont accumulées et n’ont pas été résolues.

La gravité de la pénurie de logements en Ile de France, 60000 demandes en attente pour la Seine Saint Denis 7000 pour la seule ville de Saint Denis,  a pour conséquence la multiplication des occupations de logements vides souvent insalubres, dans le parc privé comme dans le parc social. Les résidences sociales sont pleines et le 115 saturé ne peut répondre à la demande. Les procédures judiciaires devant aboutir à des expulsions locatives se comptent par milliers. Chaque année, au moment de la fin de la trêve hivernale, de nombreuses familles sont expulsées et se retrouvent à la rue.

Les expulsions des immeubles insalubres du 33 rue Albert Walter en juillet 2007 ou du 14 rue Brise Echalas en août 2008 ont mis des dizaines de personnes à la rue. Le nombre de relogés à la suite de ces expulsions est dérisoire.

La préfecture a reconnu la nécessité urgente de l’évacuation des habitants de l’immeuble insalubre du 59/61 rue Charles Michels suite à l’incendie en avril 2008 qui a fait un mort et plusieurs blessés ou de celui du 76 rue Gabriel Péri pour protéger les enfants du saturnisme suite à la mise en évidence par la DDASS de taux élevés de plomb chez certains d’entre eux.. Cela concerne des centaines de personnes mais moins de 10 familles ont pu être relogées de façon définitive. Aujourd’hui l’essentiel des habitants sont encore dans ces bâtiments et la Préfecture est impuissante à les protéger d’une nouvelle catastrophe.

Les familles relogées dans l’immeuble réquisitionné de La Poste sont représentatives de la situation des mal-logés sur le département et la réquisition survenue le 14 février de ce bâtiment vide montre ce qu’il faudrait faire largement pour répondre à une part importante de l’urgence réelle.

La signature massive de la pétition confirme le soutien des habitants de Saint Denis à cette réquisition. Ils sont choqués de constater l’existence de logements laissés délibérément vides quant les besoins sont si importants.

La Préfecture ne peut opposer à la réquisition l’examen au cas par cas des dossiers dans le cadre du DALO : à peine 3% des dossiers déposés dans ce cadre, selon ses propres chiffres, ont abouti à une solution de relogement définitif.

Il est juste que le Maire ait pris un arrêté de réquisition de cet immeuble.

C’est pourquoi le comité de soutien demande à Monsieur Le Préfet, après l’arrêté pris par le Maire de faire l’inventaire des logements vides en Seine Saint Denis, et de les réquisitionner, pour faire face à la demande immédiate.
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